Архитектурная метафора у Мандельштама

Research output: Contribution to journalArticlepeer-review

Abstract

Dans ses écrits poétiques et théoriques, Mandel'štam établit une analogie entre la poésie et l'architecture, plaçant ainsi son œuvre dans un contexte philosophique et esthétique différent de celui qu'exploraient les symbolistes russes. Il y développa l'idée que la beauté naît de la téléologie et qu'on en trouve le meilleur exemple dans l'architecture, en particulier celle des cathédrales gothiques. L'idée que la beauté est l'effet de la téléologie implique généralement un rapport entre le beau et le bien, et le glissement de Mandel'štam vers cette esthétique fut guidé par la philosophie du Bien de Solov'ev. La conception de ce dernier se trouve paraphrasée dans "Notre Dame", le poème le plus connu de Mandel'štam, qui est aussi une sorte de manifeste artistique. Ce sont les traités de rhétorique de l'Antiquité qui utilisèrent les premiers les métaphores architecturales dans le but d'introduire le rapport entre la beauté et le téléologique dans la théorie littéraire. Il est plus vraisemblable que Mandel'štam puisait son inspiration dans la rhétorique de l'Antiquité et non dans les édifices eux-mêmes quand il décrivait les voûtes gothiques et les dômes byzantins ou de la Renaissance. On retrouve dans l'un de ses poèmes des termes utilisés par Demetrius dans une comparaison entre une figure de rhétorique et une voûte ou un dôme. Le poète accordait sans doute une importance hors du commun au dôme de Saint-Pierre parce que Diderot en avait fait un exemple de l'identification de la beauté au téléologique dans son étude brillante, "Essai sur la peinture." Mandel'štam, qui avait une prédilection pour le Siècle des lumières, fait allusion à l'Essai de Diderot dans le poème intitulé "L'Amirauté". /// Mandel'shtam's use of an analogy between poetry and architecture in his poems and theoretical writings placed his poetry in a specific philosophical and aesthetical context different from that explored by Russian Symbolists. Throughout his oeuvre, he developed the idea that beauty originates in purposiveness, the best example of which, to him, could be found in architectural structures, first and foremost Gothic cathedrals. The concept that beauty is the effect of purposiveness usually includes a connection between the beautiful and the good, and Mandel'shtam's shift to this kind of aesthetics was guided, in its turn, by V. Solov'ev's philosophy of the Good. Solov'ev's conception of art is paraphrased in "Notre Dame," Mandel'shtam's most famous poem and a poetic manifesto of sorts. It was the classical treatises on rhetorics that first used architectural metaphors in order to introduce the purposive idea of beauty into literary theory. It is likely that it was not the architectural structures themselves, but the classical theories of speech that influenced Mandel'shtam's view of poetry and inspired him to describe the structure of Gothic vaults and Byzantine or Renaissance domes in his writings. One of his poems uses Demetrius' terms in a comparison of a rhetorical period with a vault or dome. The poet may have given the dome of St. Peter exceptional significance because its structure had already been brilliantly interpreted by Diderot in his "Notes on Painting" as exemplifying the identification of beauty with purposiveness. Mandel'shtam, who had a predilection for the Enlightenment, implicitly refers to Diderot's discussion of beauty in the poem "The Admiralty".
Original languageRussian
Pages (from-to)95-114
Number of pages20
JournalCahiers du Monde Russe
Volume42
Issue number1
StatePublished - 2001

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